No puedo dejar de tararear (y es que mi francés anda más que oxidado) esta maravillosa canción de Brassens, desde hace semanas. Es un ejemplo perfecto de lo que significa ser un poeta en nuestros días: se sirve de la metáfora de la nave (no la del Estado, sino como símbolo de la Amistad), parodia las referencias a amistades famosas de la Antigüedad, a lo que significa toda esa herencia cultural no sólo grecorromana, sino cristiana, y secular, y tradicional. Y lo usa todo para hablar del sentimiento intemporal de lo que significa tener amigos, con regocijo y complicidad.
La versión en directo que anda por Youtube es especialmente impresionante. Yo estaba viva ya probablemente cuando este concierto tuvo lugar. Eso me reconforta un poco. Me gustaría saber si el concierto completo se puede descargar de alguna parte (pagando, incluso…).
Voy a ver si consigo aprendérmela.
Non, ce nʼétait pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Quʼon se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et sʼappʼlait les Copains dʼabord
Les Copains dʼabord
Ses fluctuat nec mergitur
Cʼétait pas dʼla littérature
Nʼen déplaise aux jeteurs de sort
Aux jeteurs de sort
Son capitaine et ses matʼlots
Nʼétaient pas des enfants dʼsalauds
Mais des amis franco de port
Des copains dʼabord
Cʼétaient pas des amis de luxe
Des petits Castor et Pollux
Des gens de Sodome et Gomorrhe
Sodome et Gomorrhe
Cʼétaient pas des amis choisis
Par Montaigne et La Boétie
Sur le ventre ils se tapaient fort
Les copains dʼabord
Cʼétaient pas des anges non plus
LʼÉvangile, ils lʼavaient pas lu
Mais ils sʼaimaient toutes voiles dehors
Toutes voiles dehors
Jean, Pierre, Paul et compagnie
Cʼétait leur seule litanie
Leur credo, leur confiteor
Aux copains dʼabord
Au moindre coup de Trafalgar
Cʼest lʼamitié qui prenait lʼquart
Cʼest elle qui leur montrait le nord
Leur montrait le nord
Et quand ils étaient en détresse
Quʼleurs bras lançaient des S.O.S.
On aurait dit des sémaphores
Les copains dʼabord
Au rendez-vous des bons copains
Y avait pas souvent de lapins
Quand lʼun dʼentre eux manquait à bord
Cʼest quʼil était mort
Oui, mais jamais, au grand jamais
Son trou dans lʼeau nʼse refermait
Cent ans après, coquin de sort
Il manquait encore
Des bateaux jʼen ai pris beaucoup
Mais le seul qui ait tenu le coup
Qui nʼait jamais viré de bord
Mais viré de bord
Naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et sʼappʼlait les Copains dʼabord
Les Copains dʼabord
Une grande chanson, cela est bien vrai. Je t’invite à écouter la «Pénélope» de G.Brassens. «Toi l’épouse modèle, le grillon du foyer…»
Le poète de Sète reprend et réinterprète le vieux mythe de la fidélité.
Bien cordialement.